C’est pas beau de mentir… Sans blague ?

carambar revealOn leur a fait croire qu’on n’allait plus mâcher de « Monsieur et Madame… ». On leur a fait gober qu’on ne sucerait plus de devinette. C’est le comble. Le comble de quoi ? La blague ne le dit pas. Bref, c’est en dépliant le papier d’un Carambar empoisonné que les journalistes ont fini par comprendre qu’ils allaient devoir maîtriser les nouvelles ruses du marketing. Quand le buzz est roi, ils peuvent devenir les pantins idéals à l’insu de leur plein gré. Pour ceux qui étaient collés par la maîtresse et donc totalement isolés des rumeurs de la cour de récré, je rappelle que la marque Carambar a fait croire à la France un truc incroyable pendant quelques jours : les blagues Carambar allaient être remplacées par des exercices de calcul ou des QCM d’orthographe… Et les médias ont été bernés, car on a soutenu que c’était bien le cas aux journalistes qui téléphonaient au service communication pour en savoir plus. Tromperie aggravée donc… jusqu’à la révélation : « c’était une blague !!! » Couverture médiatique maxi, investissement mini… Pourquoi se ruiner en spot TV ou en affiches abribus quand un bon virus médiatique à base de mensonge fait parler gratuitement de ma marque ? Attention, en visant la notoriété LOL tout en roulant les journalistes dans la farine de caroube, on peut aussi jouer avec le feu de sa réputation… et griller des cartouches auprès des médias comme auprès du public. C’est de toute façon un cas d’école pour les journalistes qui n’ont plus qu’à se méfier sérieusement des infos qui cachent des coups de bluff destinés à faire grimper le buzzomètre. Faux buzz ou vraie info ? Comment les distinguer sans se faire manipuler ? La suite, c’est nous qui l’écrirons puisque nous sommes amenés à devenir le média qui transmet le message gratuitement à ses 275 amis, 156 followers, 23 collègues et 12 proches. Et si nous sommes tous devenus des médias, c’est à nous de décider si l’info que nous transmettons mérite l’attention de nos « auditeurs ». Il y a quand même des journalistes qui se sont dit que la disparition des blagues dans les Carambar était une info d’importance… Pour faire « pouet-pouet » juste après l’annonce du taux de chômage ? Pour souligner que si la bonne humeur potache disparaît de la fameuse confiserie à blague, c’est que le taux de sinistrose est à son plus haut ?

Mais au fait, et vous, avez-vous cru qu’une marque comme Carambar, dont le « patrimoine identitaire » est indéfectiblement attaché à la blaguounette allait tirer un trait sur un capital comme ça ? C’est vrai qu’en même temps, le niveau de français des stagiaires que je vois passer baisse régulièrement. Alors si Carambar pouvait aider une cause nationale en mélangeant la conjugaison avec le LOL au caramel, il faudrait peut-être tout tenter… et au diable les caries. Il s’agirait quand même de faire vite avant qu’un geek n’invente le truc qui évite d’écrire, le truc qui rédige nickel à partir de votre voix… A ce moment-là, plus personne ne verra l’intérêt de savoir accorder le complément d’objet direct avec l’auxiliaire avoir. Trop LOL.

Les liens qui collent aux dents :

Les détails de l’affaire sur le site Huffington Post >> c’est là

Le courroux analyseur de Olivier Cimelière, journaliste-communicant >> c’est par ici

7 réflexions sur “C’est pas beau de mentir… Sans blague ?

  1. C’te bonne blague !!! perso je suis tombé dedans… mais je la trouve tellement délicieuse. Alors je dis : « VIVE LE CARAMBAR » ami ou fond de commerce du dentiste, diabèto, du journaliste crédule, sans oublier le petit chéri à sa mémère…

    1. Cher Guiphone, avez-vous essayé le rideau « brise-vent » constitué entièrement de carambars enfilés comme des perles. J’ai vu ça une fois et j’aurais dû le prendre en photo !!!

  2. Perso, j’ai vu l’arnaque arriver de beaucoup trop loin. C’était trop gros, trop écris, trop bien scénarisé. Surtout avec la soi-disante dircom de service promue potiche du 13H. D’ailleurs, sur ce coup là, je ne pense pas une seule seconde que les journalistes n’aient pas été autre chose que des victimes consentantes. Bref, pour abonder en votre sens, Anne, sur les risques encourus à jouer à ce genre de petits jeux, je soumets à la marque une petite blague « Mr et Mme » : Monsieur et Madame Héleloux ont un fils, comment l’appellent-il ? Réponse : Pierre.

    1. Bravo, alors là bravo… car j’ai cherché (bon pas très longtemps), un Monsieur et Madame qui fasse la blague et c’est exactement ça !!!! Chapeau bas… des années de pratique avec un carambar en bouche 😉

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